Collonges-sous-Salève – Le samedi 6 décembre, dans le cadre du week-end des Droits de l’Homme, Jacques Doukhan a présenté un exposé sur le défi du Sabbat, particulièrement dans le cadre interreligieux.
Au lendemain de la journée avec Jaques Doukhan, je me rends compte méconnaître le Sabbat. J’en ai une image issue de l’habitude et de la tradition adventiste et familiale. Il est presque devenu un mythe fondateur, polis par les générations. J’y vois mes projections, mes attentes. Mais est-ce cela le Sabbat ?
Dans son exposé en trois parties, Jacques Doukhan a déshabillé le Sabbat de mes représentations et de mon idéologie.
Partant du texte de la Genèse et de la création, il a montré que le Sabbat est un sourire de Dieu : mais qui donc a besoin de cesser ses activités et de se reposer ?
Dieu ? S’est-il vraiment épuisé à créer un monde parfait ?
Les humains ? Ils ne connaissent pas le travail difficile, le péché n’est pas encore présent sur Terre. Et c’est leur premier jour de vie : doivent-ils se reposer d’avoir été créé ?
Il y a un paradoxe, clin d’œil de Dieu, humour de Dieu.
Dans les dix paroles, le décalogue, le Sabbat est un grognement de Dieu qui doit rééduquer un peuple issu de 400 ans de mauvaises habitudes. Mais un grognement doux qui met le Sabbat comme le liant de la relation entre Dieu et les humains et entre les humains entre eux. Placé au centre, au cœur de l’alliance.
Et c’est un rappel du sourire de la création.
Observer et garder le Sabbat, certes. Mais surtout le célébrer !
C’est le jour sans préoccupation (si je me préoccupe, c’est peut-être qu’il y a un souci). C’est un jour de joie et de fête avec Dieu, dans l’Esprit de Dieu (et pas le mien).
Enfin, le Sabbat peut être tranchant. Tranchant dans les relations avec les autres religions monothéistes. Je pourrais même me convaincre que j’ai la vérité du Sabbat et en faire une arme.
Mais finalement, je préfère en faire une invitation. En le célébrant, en y enlevant la culpabilité sans ôter la solennité, je peux donner l’envie à d’autres de le vivre, dans la joie de la grâce.
Raphaël Nagler
L’exposé de Jacques Doukhan est disponible sur Youtube/Collonges