La diversité est un atout, jamais un handicap

Communiqués 10 juillet 2025

Entretien avec Barna Magyarosi, président de la Division Inter-Européenne (EUD)

À peine quelques heures après que les délégués à la 62e Session de la Conférence Générale l’ont élu président de la Division Inter-Européenne (EUD), le pasteur Barna Magyarosi s’est entretenu avec ANN/EUD News pour parler de l’avenir, du poids du leadership, et des convictions personnelles qui animent son ministère.

Journaliste : Pasteur Magyarosi, qu’avez-vous ressenti lorsque le résultat de l’élection a été annoncé ?
Président de l’EUD : Le poids m’a semblé plus lourd que je ne l’imaginais. Cet appel s’accompagne d’une immense responsabilité, alors ma toute première prière a été pour la présence quotidienne de Dieu, Sa direction et Sa grâce soutenante.

Journaliste : Comment vous sentez-vous en prenant cette fonction aujourd’hui ?
Président de l’EUD : Submergé et profondément mis au défi. Chaque matin, je ressens encore plus le besoin de me mettre à genoux pour demander la force et la sagesse.

Journaliste : Quelles priorités vont orienter votre nouveau mandat ?
Président de l’EUD : Je souhaite que la Division s’oriente vers quatre domaines interconnectés.

  1. La mission. Avant tout, bien sûr, la mission à travers la création d’églises, les activités en petits groupes et toutes sortes de moyens créatifs pour atteindre les personnes autour de nous.
  2. La santé. Je crois que les ministères de la santé sont, avec le temps, notre dernier recours et la seule possibilité d’atteindre ceux à qui nous voulons apporter l’Évangile. Nous souhaitons mettre l’accent sur la création de centres de prévention et de centres de vie saine.
  3. L’éducation. Un autre domaine d’importance est l’éducation. Nous pensons que nos écoles peuvent devenir des centres d’influence.
  4. Les médias numériques. Enfin, un quatrième axe est l’utilisation des médias, en particulier des technologies numériques, pour diffuser du contenu vers les gens, mais aussi pour recevoir du contenu et le partager, en faisant de chaque école adventiste, de la maternelle à l’université, un centre d’influence.

Journaliste : L’Europe change rapidement. Quels défis et quelles opportunités voyez-vous à l’horizon ?
Président de l’EUD : La sécularisation rapide et les changements démographiques peuvent sembler intimidants, mais chaque bouleversement social ouvre aussi des portes au service compatissant. Si nous suivons la méthode du Christ — nous mêler aux gens, sympathiser, répondre à leurs besoins — chaque défi devient une opportunité missionnaire.

Journaliste : Quelles stratégies envisagez-vous pour relever le défi de la sécularisation ?
Président de l’EUD : Comme Daniel à Babylone, nous devons apprendre le langage de la société, nous engager dans les réseaux, bâtir des amitiés, tout en traçant une ligne claire de fidélité. Vivre parmi les gens et les servir fait de nous le sel de la société.

Journaliste : La EUD couvre 20 pays et 18 langues. Comment cette diversité peut-elle servir la mission ?
Président de l’EUD : La diversité est un atout, jamais un handicap. Les différentes cultures nous montrent de nouvelles façons de vivre les mêmes valeurs bibliques. Lorsque nous échangeons des idées au lieu d’imposer des solutions uniformes, nous découvrons des approches qui fonctionnent dans divers contextes, et nous grandissons ensemble.

Journaliste : Vous avez passé une grande partie de votre carrière dans l’éducation. Comment cette expérience influencera-t-elle votre gestion ?
Président de l’EUD : L’école du sabbat, c’est de l’éducation. L’évangélisation, c’est de l’éducation. Le discipulat, c’est de l’éducation. Les écoles institutionnelles sont importantes, mais chaque église locale est aussi une salle de classe où l’on étudie les Écritures et où le caractère se forme. Le regard d’un éducateur m’aide à voir les systèmes, les résultats, et le cheminement de foi tout au long de la vie.

Journaliste : Quel est l’avenir de nos écoles adventistes ?
Président de l’EUD : Pour les études pastorales de licence, nous avons encore besoin de plusieurs petits séminaires, car la langue est essentielle. Ma vision est un programme de master unique à l’échelle de la Division, où tous les étudiants en théologie étudient ensemble, créent des réseaux et découvrent les cultures des uns et des autres. L’accord existe déjà, maintenant il nous faut le respecter, sinon chaque union devra se débattre seule.

Journaliste : Nos lecteurs aiment mieux connaître leurs dirigeants. Pouvez-vous partager un aperçu de votre vie hors du bureau ?
Président de l’EUD : Je suis né en Transylvanie, dans une communauté hongroise, et j’ai grandi bilingue en hongrois et en roumain. Mon épouse, Noémi-Laura, est ma partenaire fidèle. Nous avons une fille adulte, Blanka, qui est mariée. Pendant mon temps libre, vous me trouverez plongé dans un livre, nageant, jouant au tennis de table ou faisant de la randonnée près de l’eau — tout ce qui maintient l’esprit et le corps actifs.

Journaliste : Comment allez-vous équilibrer la diversité linguistique et culturelle tout en maintenant l’unité de mission ?
Président de l’EUD : L’unité repose sur nos croyances, nos valeurs et notre mission communes. Une fois ce noyau solide, la diversité devient une bénédiction. Nous devons respecter les choix des uns et des autres, et permettre des styles de culte et des méthodes d’évangélisation variés.

Journaliste : Vous avez récemment visité la Bulgarie et le Portugal. Quelles impressions en avez-vous rapportées ?
Président de l’EUD : La Bulgarie est richement variée ; j’ai adoré sa musique et son culte informel. Le Portugal me donne l’impression d’être chez moi ; son esprit chaleureux me rappelle la Roumanie. Les deux pays doivent relever le défi — et saisir l’opportunité — d’intégrer des styles de culte variés au sein d’une Église unie.

Journaliste : Un dernier message pour les membres à travers le territoire de l’EUD ?
Président de l’EUD : Je crois que nous sommes un géant endormi. Beaucoup d’entre nous sont devenus des consommateurs spirituels, mais l’horloge prophétique tourne. Dieu appelle chaque membre à se réveiller et à mettre ses dons personnels au service des autres. Si chaque croyant demande dans la prière : « Seigneur, comment puis-je te servir aujourd’hui ? », notre Division deviendra un mouvement irrésistible d’espérance.

Thomas Lobitz, Andreea Epistatu.

Source: NewsEUD