Gestion chétienne de la Vie: Quelques principes de gestion financière (partie 5)

FSRT 30 juillet 2024

Nos ressources financières sont à double tranchant : nous gagnons notre vie par notre travail, un don, un héritage ou d’autres gains ; et nous utilisons ces mêmes ressources pour vivre notre vie, pour acquérir les biens et services nécessaires. Tel un panier percé, ce qui entre en sort presque aussitôt. Notre action, en tant que gérants des biens divins, se situe tout autant en amont (par notre travail, nos efforts pour « gagner » notre vie), qu’en aval (par notre manière de dépenser nos biens).

Dans notre précédent article, nous avons listé les différentes types de dons, dîmes et offrandes qui permettent de soutenir le travail de l’Evangile par l’Eglise.

Aujourd’hui, nous passons en revue quelques principes bibliques de gestion de nos biens financiers.

Le but de notre gestion n’est pas forcément l’accroissement de la richesse – bien que ceci ne soit pas mauvais en soi ni exclu de notre engagement spirituel – mais l’établissement d’une ligne directrice qui permette à chacun de faire face à la réalité matérielle de la vie, tout en se rendant disponible pour participer à l’œuvre du salut par nos finances.

1- La propriété de Dieu : Tout ce que nous avons appartient à Dieu (Psaume 24:1).

Quelles que soient les ressources dont nous parlons, ce premier principe nous appelle à l’humilité : Dieu est le propriétaire ultime de tout ce que nous possédons et notre rôle en est la gestion sage et fidèle. Cela nous ramène aussi à la notion de co-responsabilité : bien que n’étant pas propriétaire de nos biens, nous en avons reçu la jouissance et sommes invités à en faire un usage éclairé.

2- La croissance et le développement : Par la parabole des Talents (Matthieu 25:14-30), Jésus nous enseigne l’importance, ou même la nécessité, de faire fructifier nos ressources et ne pas les laisser « pourrir » ou se dégrader. «  Faire quelque chose » de nos biens est devoir moral et spirituel. Nos biens nous sont donnés pour être valorisé, afin qu’ils « rapportent » et soient bénéfiques (à nous-mêmes, à autrui, à l’église).

Dans ce contexte, la motivation à agir est tout autant importante que le résultat. L’exemple du 3ème serviteur (Matthieu 25:24-25) est significative : la peur, inspirée par une mauvaise connaissance de son maître (« tu es dur… »), le conduit à sa perte.

3- Le partage et la générosité : La Bible encourage la générosité et le partage avec les autres, notamment les nécessiteux (2 Corinthiens 9:7). Ainsi, nos ressources matérielles, entre autres, ont comme objectif – j’ose dire principal – de répondre aux besoins de tous. La générosité va de pair avec la solidarité, qui m’invite à partager avec ceux qui, autour de moi, souffrent de manques vitaux. 

Ce partage peut se vivre directement, par un engagement direct et concret dans mon voisinage, ou par l’intermédiaire d’organisations, institutions, associations qui travaillent ici et plus loin en faveur des plus démunis.

4- Éviter l’endettement : Les Écritures mettent en garde contre l’endettement excessif (Proverbes 22:7) et encouragent à vivre selon ses moyens. L’endettement créé le malaise, et le risque d’être à la merci d’une situation délicate, s’empirant ou sous le contrôle de celui qui aura prêté l’argent (personne individuelle ou organisme financier). Il fait perdre en autonomie et en indépendance. 

Ce principe ramène aux notions de discipline et de contentement. La discipline, c’est-à-dire, une action réfléchie et organisée de ses dépenses financières. Cela permet ainsi d’éviter de se mettre dans une situation délicate, et de créer un déséquilibre, un manque ou une menace pour l’avenir.

Quant au contentement (voir 1 Timothée 6:6), il est une valeur essentielle, qui offre un regard de satisfaction de notre état actuel, évitant le jeu de la comparaison et de la poursuite du « toujours plus ». En ce sens, le contentement est un antidote puissant à l’endettement.

5- La planification : Il est sage de planifier et de budgétiser ses finances et ses projets (Proverbes 21:5). Il s’agit là d’un outil que tout constructeur, entrepreneur, administrateur utilise au quotidien. Il permet d’évaluer les possibilités et les moyens disponibles face au projet envisagé. Il est gage de réussite, tout en permettant une démarche spirituelle profonde, à savoir prier et étudier pour comprendre la volonté de Dieu dans notre projet.

Les textes bibliques appellent si souvent à la sagesse, inspirée par l’Esprit de Dieu (Jacques 1.5), et à la préparation adéquate (Luc 14:28-30).

6- L’épargne et le travail : La Bible souligne l’importance de l’épargne et de la prévoyance pour l’avenir (Proverbes 21:20). Les réserves et l’organisation des ressources permet de l’en profiter au moment nécessaire, pour faire face à des situations parfois délicates (voir par exemple, le plan de Joseph pour faire face à la famine annoncée en Égypte, Genèse 41:48-49). 

Bien que Dieu soit l’origine et le propriétaire de toutes ressources à notre disposition, l’engagement de l’humain pour semer et récolter sa subsistance est fondamental. Le travail, l’effort et les compétences sont autant d’outils que Dieu a donné pour tirer le fruit de la terre (voir Proverbes 6:6-8).

8- La gratitude : Reconnaître et remercier Dieu pour toutes ses bénédictions, et être conscient de sa providence est une clé essentielle d’une bonne gestion (1 Thessaloniciens 5:18). Cette attitude nous protège de l’orgueil et de l’égoïsme, car elle nous met à notre juste place : bénéficiaire des bontés de Dieu, gérant de ses biens, et dépendant de sa bienveillance à notre égard.