Voir Dieu dans l’imprévisible, ou comment faire face à l’inattendu de Dieu dans nos vies ? Voici la thématique de ces 4 conférences animées par Yvan Bourquin chaque mardi soir du mois d’octobre à l’église adventiste francophone de Genève. Une expérience enrichissante pour la cinquantaine de personnes régulières lors de ces réunions.
L’inattendu de Dieu, ce sont toutes ces expériences, ces rencontres, ces visages, ces gestes, ces paroles, ces messages qui nous ont surpris, étonnés, touchés, bouleversés, des évènements positifs, négatifs, heureux, douloureux, inattendus, inespérés, désespérés…
La vie est pleine d’inattendus, car la vie est imprévisible ; si elle ne l’était pas, cette vie pourrait être domestiquée, dominée, contrôlée. Bien au contraire, la vie est insaisissable, à l’image de ce Dieu que nous aimerions définir en quelques lignes, enfermer dans une boite, sculpter à notre image. Notre conférencier dit juste : « Je peux tout prévoir, sauf les autres ! Etre capable d’amour, commence par admettre l’imprévisible ».
Au début, cet inattendu nous saisit et nous interpelle ! Il est perçu, vécu de différentes manières, selon les circonstances, les personnes, les temps… Il peut être ressenti avec souffrance, peur ou avec joie, mais ce que l’on sait, c’est qu’il nous a atteint quelque part en nous, d’une manière profonde.
Yvan Bourquin nous pose la question : comment avons-nous réagit ? Comment avons-nous fait face à ces inattendus de Dieu, qu’ils soient souffrances ou joies ? Nous ont-ils fait grandir, évolués, bougés de positions dans notre vécu, nos croyances ou restons-nous imperméables à l’inattendu de Dieu, à sa voix, à celui que je rencontre ?
Car, ce qui ressort de ces leçons, c’est que « Dieu est toujours quelqu’un qui nous déplace ».
Accepter de se laisser bouger, c’est accepter de reconsidérer sa vie, son monde, ses croyances, ses idées, sous un angle nouveau, une autre perspective et nous pose et/ou nous impose de nouveaux défis, de nouvelles exigences. Cela demande du temps, de la réflexion pour percevoir « ces petits cailloux blancs qui jalonnent notre chemin » vers un autre lieu. Ce chemin nouveau dans un premier temps ne « saute pas aux yeux », Dieu ne « force » jamais le passage, il nous accompagne.
Suis-je prêt à m’effacer suffisamment pour laisser l’autre, Dieu, prendre sa place au risque de me dérouter un temps ? Suis-je prêt à ouvrir mes oreilles et mes yeux pour percevoir le mystère ou le sens caché de ce que je suis en train de vivre, même si j’en souffre ?
Sommes-nous alors tous condamnés à devoir changer de chemins, à reconsidérer la vision des choses à la lumière de ces expériences, de ces paroles, de ces rencontres surprenantes, intenses ?
Certainement, car si Dieu est un « Dieu qui déroute », comment ne pas se laisser dérouter par l’inattendu dans nos vies ? !
Dieu n’est-il pas le premier à s’être laissé dérouter pour venir sur terre, acceptant la souffrance et la mort, comme chemin de rédemption pour les hommes ? C’est cette passion qui anime Dieu et nous charme au point de le suivre avec ferveur et de lui faire confiance dans chaque circonstance de notre vie.
Tout change à partir du moment où l’on sait que Dieu lui-même est passé par nos expériences humaines, et qu’il amène aujourd’hui, avec lui, sa présence aimante et la puissance de la résurrection, de la vie dans notre vécu.
Une passion sur laquelle nous pouvons construire dessus une éthique de vie, où la relation à mon prochain, à Dieu repose sur le surgissement de l’inattendu, la confiance et l’émerveillement.
C’est dans la communion avec le Christ ressuscité, qu’au bout du chemin, nous avons la promesse d’une découverte, d’une révélation frappante qui nous changera de manière durable, profonde et juste dans notre rapport à Dieu, à soi-même et à son prochain.
Alors, que reste-t-il de tous ces imprévisibles de Dieu ? Quelles leçons en avons-nous tirées ou pouvons-nous en tirer ?
Encore un grand merci à Yvan Bourquin pour ces questions, ces remises en question, partager avec intelligence, douceur et profondeur.
Olivier Rigaud, Pasteur de l’église francophone de Genève