Certains s’y attendaient, d’autres le redoutaient, la crise sanitaire liée à l’épidémie du Covid-19 n’a pas épargné la fête de Pâques. Traditionnellement fêtée en famille élargie autour d’un bon repas pascal et aussi dans les églises, cette année les célébrations de Pâques ont été radicalement différentes. Chacun chez soi. Pour une partie de la population, vivant seul(e), cette consigne est synonyme d’isolement. Un contexte qui avait tout pour gâcher l’événement et toute sa symbolique. Puisqu’en effet, Pâques c’est la délivrance et la victoire du peuple d’Israël sur le pharaon d’Egypte ; plus encore, la résurrection de Jésus qui nous a délivré du péché.
Pour remédier à cela, la Fédération Adventiste de la Suisse romande et du Tessin (FSRT) a quand même tenu à célébrer Pâques, tout en respectant les consignes sanitaires mais sans perdre le sens de communauté et de la spiritualité que cette période évoque. Et cela a été fait de manière spéciale. Pour la première en FSRT, une semaine de prière en ligne a été proposée aux membres, retransmise par le tout nouveau centre médias de la fédération : Espoir Médias. La FSRT a voulu rassembler et unir le peuple de Dieu, à l’instar d’Ezéchias en son temps. La Bible relate qu’Ezéchias envoya des messages dans tout le pays pour rassembler les tribus divisées. Parce qu’il crut, Dieu le bénit, un réveil eut lieu et ce fut un temps de grande unité pour le peuple qui brisa ses idoles et réinstalla la prêtrise en son sein. Cette Pâque fait partie des trop rares moments ou Dieu et Son peuple se réjouirent ensemble.
C’est ce qu’a fait la FSRT : elle nous a appelé à nous réunir autour du Christ pour un temps d’unité et d’espérance, ensemble, oui, virtuellement ensemble.
Ainsi, chaque soir du 5 au 12 avril 2020, Olivier Rigaud, président de la FSRT, a présenté un message d’espoir, inspiré d’histoires bibliques vécues par le peuple d’Israël. Il a présenté l’appel de Dieu à Moïse lui demandant de guider le peuple de l’esclavagisme jusqu’à la traversée de la Mer Rouge. De la même manière, Jésus nous invite à traverser les eaux du baptême. C’est dans le calme et la sérénité transmis par l’orateur, que des centaines de personnes ont été connectées sur les réseaux et les unes aux autres pendant cette semaine de Pâques si particulière.
Quatre moments forts ont ponctué ces rencontres
Le samedi d’ouverture, un moment musical fut l’introduction qui a permis d’ouvrir les cœurs à l’adoration et au partage. Le pasteur et chanteur adventiste, Gaël Cosendai, a offert un concert en live et en ligne.
Le mardi suivant a été désigné journée de « jeûne des premiers nés ». Ceux qui ont choisi de vivre ce temps spirituel individuel sont entrés en communion avec Dieu d’une manière intime et profonde.
Le mercredi 8 avril, véritable jour de Pâques selon le calendrier juif, les internautes ont été invités à célébrer chez eux le repas de fête, Sédèr. Ce moment a été vécu pour la plupart comme une fête spirituelle composé d’aliments pour le corps et d’aliment spirituel.
Mais le moment très attendu fut la Sainte Cène. Oui, en plus de vivre pour la première fois une semaine de prière par internet, il a été proposé aux membres confinés de célébrer la Sainte Cène depuis chez eux. Espoir Médias s’est installé chez la famille Walther pour vivre ce moment avec eux et a ensuite retransmis ce moment lors du service de culte du sabbat matin. Chacun a préparé son pain sans levain (selon la recette de pain de Sainte Cène disponible ici) et son jus de raisin, ainsi que les bassines et les serviettes pour le lavement des pieds. Ainsi, chacun a pu en suivre les différentes étapes : message biblique, lavement des pieds, symboles du pain et du vin. Ce moment solennel a été très suivi et reproduit dans les foyers, aussi bien en famille, qu’en couple ou en solo. Malgré la séparation physique, ce moment a été très spirituel et bien accueilli dans les foyers.
Photo : Elisabeth et Daniel Ricci
C’est aussi la première fois en FSRT qu’une Sainte Cène était vécue en dehors de ses lieux de culte. Cela a été possible car l’Eglise croit fermement au rôle du père de famille / du parent pour être le prêtre au sein de sa famille chaque jour et donc durant cette cérémonie. Il détient l’autorité pour enseigner ses enfants et rassembler sa famille. D’ailleurs, s’il ne le fait pas, qui le fera ? Cette cérémonie fut l’occasion de redonner ses lettres de noblesse au ministère du père dans le quotidien de sa famille, que Dieu lui a confié.
En résumé, comme l’a relaté un bon nombre de participants à cette semaine, via le tchat intégré à la retransmission vidéo, nous avons tous vécu une expérience unique, forte et spirituelle, individuellement et ensemble. Au point qu’un internaute a demandé à se préparer au baptême suite à cette semaine de prière.
Mais au-delà de cela, plusieurs personnes seules ont témoigné en plus d’avoir apprécié ce temps de communion qui a chassé de manière concrète et palpable l’isolement et l’éloignement. Il était intéressant de remarquer les liens virtuels qui se sont crées entre les internautes présents sur le tchat chaque soir. De l’avis général, les internautes depuis la Suisse, mais aussi la France, l’Afrique et le Canada (oui, internet n’a pas de frontières), ont reçu cet événement comme une bénédiction.
En pleine crise du covid-19, au milieu de l’angoisse et de moult interrogations, l’espérance est née, de manière délicate, réelle et invisible, dans le cœur de centaines de personnes. Tout ceci n’aurait peut-être pas eu lieu sans le confinement. Alors nous pouvons affirmer : « Toutes choses coopèrent pour le bien de ceux qui aiment Dieu ». Que notre Seigneur soit loué !
Que cela nous pousse à l’inviter chaque jour, à chaque instant, à l’inviter chez nous. Il passe… et Il reste avec nous. Il l’a promis, avant qu’il ne revienne nous chercher pour vivre ensemble pour l’éternité.
- Toutes les retransmissions vidéo de cette semaine sont disponibles sur la plateforme streaming AdventPlay
